1er anniversaire de Cibèle : le présent de chaque instant
Qu’existe-il de plus beau que de recevoir de la poésie en cadeau ? À l’occasion du premier anniversaire de Cibèle, laissez-vous porter par la plume de la résidente Luce Thavard, qui se livre sans fard sur ce que la vie au Groupe Maurice représente à ses yeux.
Je suis libre, et j’ai choisi !
J’ai quitté les murs qui m’ont vu grandir. J’ai fermé la porte… une dernière fois. Pas par faiblesse. Par force.
J’ai fait le deuil de ma maison. De ses rires, de ses silences, de ses escaliers gravis mille fois, de ses fenêtres ouvertes sur mes années.
Ce n’était pas facile. Ce n’était pas rien. Mais j’ai compris ! Ce qu’on quitte n’efface pas ce qu’on a vécu.
Alors j’ai choisi. J’ai choisi Cibèle. Pas par défaut. Par désir.
J’ai choisi un lieu où je peux respirer, où je peux être moi, sans rôle à jouer, sans masque à porter.
Les conversations sans obligation, et le silence… sans solitude.
Je n’ai plus besoin d’horloge, le temps me suit, il ne me presse plus.
Et si le monde va trop vite, je le laisse passer. Moi, je suis ici. Ancrée. Vivante.
La RPA n’est pas un retrait, c’est un retour à l’essentiel. Ici, les jours s’étirent comme des rubans de lumière.
Chaque ride est une vague gravée sur mon visage. La brise caresse mes cheveux blancs, douce comme une main aimée, et le sel de la mer sur ma peau d’enfant me rappelle l’insouciance de mes jeunes années. Je vis au rythme des marées intimes, là où chaque souffle est un choix.
Les oiseaux ne demandent pas la permission pour voler. Moi, je déploie mes ailes invisibles, faites de souvenirs et de sagesse.
Parler du temps qui passe, des saisons de la vie, de ce feu intérieur qui nous fait imaginer, rêver, crée une profondeur universelle, celle qui touche la dignité humaine et notre capacité à choisir, penser et agir librement.
Et si parfois la nostalgie me frôle, je l’accueille comme une amie fidèle. Car ici chez Cibèle, mère des dieux, protectrice de la nature et de l’être humain, souvent appelée grand-mère, dans ce nid paisible, je respire enfin.
Je suis libre. Libre de ne rien prouver. Libre de ne pas plaire. Libre de dire non. Libre de dire oui. Libre de ne rien dire du tout et de savourer le silence comme un chant.
Je suis libre de choisir mes matins, de marcher sans but, de m’arrêter sans raison, de sourire sans explication.
Je suis libre d’habiter mon corps, mon âge, mon histoire. Libre d’être inutile aux yeux du monde, mais essentielle à moi-même.
La liberté est fragile. Elle s’est construite dans le feu de l’Histoire, par des textes, des combats et des révolutions pour la dignité humaine.
Être libre, ce n’est pas faire ce qu’on veut, mais faire ce qu’on est, avoir le courage d’être soi.
La liberté, c’est habiter son propre cœur !
Luce Thavard
Madame Thavard, vos mots, empreints de chaleur et de ferveur, nous touchent profondément et offrent un témoignage poignant de votre quotidien en résidence. Nous vous souhaitons de continuer à vous épanouir dans ce beau complexe de Saint-Hyacinthe. Merci encore pour ce magnifique partage et bon anniversaire à Cibèle !