Fête des grands-parents : ensemble, c’est tout !
|Entrevue
À l’occasion de la fête des grands-parents qui a lieu le 8 septembre, nous avons eu le privilège de rencontrer un résident d’ORA qui est non seulement un grand-père, mais également un arrière-grand-père ! En effet, monsieur Paul-Émile Marcotte a célébré ses 100 ans cette année !
Le centenaire a généreusement accepté de nous partager son histoire, nous plongeant par la même occasion dans celle du Québec… une histoire où les valeurs familiales, piliers fondamentaux qui transcendent les générations, ont assurément nourri ses racines !
Monsieur Marcotte, parlez-nous un peu de vous, à commencer par votre jeunesse.
Je suis né le 22 avril 1924, à Saint-Ubalde dans le comté de Portneuf. J’ai donc eu 100 ans cette année ! Je suis le troisième d’une famille de 11 enfants.
Je suis arrivé à Montréal à l’âge de 13 ans. Mon oncle et ma tante, qui n’avaient pas d’enfants, avaient accepté de m’héberger pour que je puisse poursuivre mes études, et je ne suis plus jamais reparti ! J’ai toujours vécu dans les quartiers Villeray et Ahuntsic.
Une bonne partie de ma famille vit encore dans le coin et c’est d’ailleurs pour ça que j’ai choisi d’habiter à ORA. Comme ça, je suis encore proche d’elle !
Combien d’enfants, de petits-enfants et d’arrière-petits-enfants avez-vous ?
Je me suis marié avec ma femme – Rita – le 7 juillet 1947 et on a vécu ensemble près de 72 ans. Nous avons eu 6 enfants : 3 garçons et 3 filles. Aujourd’hui, j’ai 13 petits-enfants et 15 arrière-petits-enfants. Et croyez-le ou non, ils étaient tous présents à mon anniversaire !
C’est vrai ? Combien de personnes étiez-vous alors ?
On était 105 ! J’ai 34 descendants directs et si on ajoute à ça les conjoints et conjointes, ça fait un paquet de monde. Il y avait mes frères et sœurs, mes neveux et nièces, mes enfants, mes petits-enfants, mes arrière-petits-enfants et tout un tas de cousins et cousines. C’était formidable !
Vous êtes donc très proche de votre famille ?
Oui, vraiment. Mes parents possédaient une grande maison de ferme à Saint-Ubalde. C’était pratique pour héberger tout le monde. J’ai aussi eu un chalet à Terrebonne, au bord de la rivière des Mille-Îles. On y était tous les étés et on recevait souvent la famille.
Aujourd’hui, on vient me voir régulièrement à ORA. Parfois même tous les jours ! Et ce ne sont pas que mes enfants qui me rendent visite : j’ai aussi la chance de voir mes petits-enfants et mes arrière-petits-enfants très souvent ! Pour moi, la fête des grands-parents, c’est quotidien (rires) ! Je suis vraiment bien entouré.
De façon plus personnelle, être en contact avec ma descendance me permet de garder mon énergie… une certaine forme jeunesse ! C’est peut-être ça le secret de notre longévité, parce que chez les Marcotte, on a tendance à vivre longtemps. Mon père a vécu jusqu’à 89 ans !
Vous semblez avoir des valeurs familiales très présentes qui se perpétuent de génération en génération. Avez-vous toujours été aussi tissés serrés ?
Oui, d’aussi loin que je me souvienne. Les liens qui nous unissent sont forts ; on aime ça se voir, être ensemble. Ça vient peut-être de mes ancêtres, les frères Jacques et Nicolas Marcotte, qui ont décidé, ensemble, de quitter la Normandie en 1667 pour s’établir à Neuville. Aujourd’hui, il y a beaucoup de Marcotte au Québec et même aux États-Unis !
Pour vous donner une idée, en 1967, j’ai organisé avec mon frère Maurice une grande réunion de famille pour célébrer le 300e anniversaire de l’arrivée de nos premiers ancêtres. On a fait la fête pendant 3 jours à Neuville avec environ 200 Marcotte ! On a même fait ériger un petit monument pour honorer notre histoire.
Quelle histoire familiale ! Y a-t-il une valeur que vous aimeriez voir se perpétuer dans votre famille ?
Oui, l’importance de l’unité familiale. Ça peut aider à traverser beaucoup d’épreuves de la vie. Vous savez, ma mère était sage-femme et c’est elle qui a aidé ma femme à accoucher. Notre premier enfant est allé à l’école de rang située à côté de la maison de mes parents et c’est ma sœur qui faisait la classe.
On s’est toujours entraidés. Pour moi, c’est le cœur de la vie et j’aimerais que ça perdure. À date, c’est bien parti !
Aussi, puisqu’on est une famille d’entrepreneurs depuis toujours, je voudrais que mes descendants continuent à être volontaires et persévérants.
Est-ce que les Marcotte font partie des bâtisseurs du Québec ?
Je crois bien que oui ! Mon grand-père est le premier homme à avoir défriché et cultivé une terre à Saint-Ubalde au rang Saint-Anne. Au lieu d’acheter un lot d’habitation comme tout le monde, il a vu grand : il a directement acheté un terrain boisé pour le convertir en terres agricoles. Ensuite, je pense qu’il y a eu un effet d’entraînement.
Mes parents ont été élus « Famille terrienne de l’année » en 1966 par la Fondation de la famille agricole. Mon frère – quant à lui – a été le plus gros producteur de pommes de terre au Québec avant de vendre son affaire à Patates Dolbec.
Pour ma part, j’ai été machiniste pendant un temps puis j’ai lancé ma propre compagnie, dans le domaine de l’imprimerie. Deux de mes fils ont repris l’entreprise. Cette fibre entrepreneuriale familiale est une grande fierté pour moi.
Quel est votre plus beau souvenir de famille ?
Les vacances passées ensemble, je dirais. Je vois encore mes enfants et mes petits-enfants au chalet, à se baigner dans la rivière, monter sur les tracteurs ou tout simplement profiter du bon temps. Les réunions familiales ont été au cœur de ma vie. Je peux vous dire que ces souvenirs resteront gravés dans ma mémoire pour toujours.
Monsieur Marcotte, votre histoire est d’une telle richesse ! Merci de nous avoir partagé cet héritage d’amour et de tradition. Nous espérons que vous continuerez à profiter de vos proches et à cultiver les précieux liens qui unissent votre grande famille !
Chers résidents, de la part du Groupe Maurice, bonne fête des grands-parents !