Vieillir, c’est vivre.

Vieillir veut dire être en vie ! À chaque seconde, à chaque heure… à tout moment et à tout âge. Vieillir, c’est tout sauf ne plus « être ». C’est avoir la chance de poursuivre, d’aimer, de rêver…
Et il y a autant de façons de le faire qu’il y a d’individus sur Terre.

Faites défiler les mots avec les flèches pour découvrir en quoi vieillir, c’est vivre :

Vieillir, c’est
apprendre.
cultiver.
remercier.
profiter.
transmettre.
POINT DE VUE D'EXPERT...

Une récente étude menée la professeure Rachel Wu, de l’université de Californie, a démontré que l’apprentissage à un âge avancé régénère les facultés cognitives. « Nous avons même découvert que les participants avaient non seulement maintenu leurs acquis, mais qu’ils étaient également en progrès : leurs capacités cognitives après un an s’apparentaient à celles d’adultes 50 ans plus jeunes. (…) Le fait d’offrir aux personnes âgées un programme de trois cours, semblable à celui d’un étudiant de premier cycle, a permis d’améliorer leur mémoire et leur attention à des niveaux similaires à ceux d’un élève en enseignement supérieur. »

Je me suis inscrite à l’université à 62 ans, après m’être occupée de mes 3 enfants toute ma jeune vie d’adulte. Mon mari étant décédé depuis 3 ans, c’était le temps de penser à moi. J’ai donc entamé un baccalauréat en lettres françaises à titre de 2 cours par session et reçu mon diplôme à 70 ans ! Depuis, j’écris beaucoup. J’ai participé à des ateliers d’écriture, à un ouvrage collectif et j’ai publié 3 romans de fiction dont les histoires tirent leurs sources de faits vécus. Vieillir, pour moi, c’est continuer d’oser, de sortir de ma zone de confort. C’est la meilleure façon d’en apprendre encore sur soi-même !

Madeleine Meloche
89 ans

POINT DE VUE D'EXPERT...

La question de la socialisation est d’ailleurs une priorité pour l’Organisation mondiale de la Santé qui a dernièrement créé la Commission sur le lien social. « Le manque de liens sociaux entraîne un risque de décès précoce équivalent, voire supérieur, à d’autres facteurs de risque mieux connus, tels que le tabagisme, l’abus d’alcool, l’inactivité physique, l’obésité et la pollution de l’air. L’isolement social a également de graves répercussions sur la santé physique et mentale. Des études montrent qu’il peut augmenter de 30 % le risque de maladie cardiovasculaire », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

Je suis de plus en plus heureux en vieillissant. En étant actif, je fais plein de rencontres, dont celle de ma nouvelle amie de cœur ! Je veux que les gens se sentent bien en ma présence. J’aime le monde. Je m’implique depuis longtemps dans l’organisation de ligues de quilles. Mais en réalité, c’est pour socialiser que je fais ça ! Je ne cultive pas juste les relations : les fleurs aussi ! C’est une passion pour moi. J’ai toujours eu un jardin où j’y plantais toutes sortes de fleurs. J’ai même gagné des prix ! En fait, puisque je ne suis pas vieux, je ne sais pas c’est quoi vieillir !

Richard Charest
85 ans

POINT DE VUE D'EXPERT...

Rebecca Shankland, maître de conférences à l’université de Grenoble-Chambéry et auteur de La Psychologie positive corrobore d’ailleurs cette vision : « Les personnes qui éprouvent de la gratitude repèrent davantage les événements positifs de la vie et les retiennent plus que les personnes moins reconnaissantes. Elles ont ainsi une représentation plus positive de leur environnement social et de leurs conditions de vie. La gratitude réduit la tendance au matérialisme, à la comparaison sociale et augmente l’empathie, ce qui génère des relations de meilleure qualité. »

Chaque jour, je remercie la vie d’être en santé. C’est un immense cadeau. Je suis aussi rempli de gratitude d’avoir eu la chance d’apprendre cinq langues, puis d’immigrer au Québec à 21 ans. J’ai eu une carrière incroyable qui m’a mené à côtoyer différentes cultures, à m’ouvrir l’esprit sur le monde. J’ai voyagé entre autres au Labrador et dans le Grand Nord du Québec. Le silence, le froid extrême et le noir profond de la nuit m’ont appris l’humilité. Réaliser que je ne suis pas grand-chose face à cette immensité remet les choses en perspective et fait réaliser à quel point nous sommes chanceux d’être là pour vivre tout ça.

Alexandre Gavrilidis
81 ans

POINT DE VUE D'EXPERT...

Une équipe de l’Institut de cardiologie de Montréal a récemment démontré les effets positifs de la nature sur la santé générale tels que : « Une réduction de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle ; une réduction de l’activité nerveuse sympathique et des niveaux de cortisol (moins de stress) ; une augmentation de l’activité nerveuse parasympathique (meilleure relaxation) ; une réduction de l’anxiété. Les études suggèrent également que le contact avec la nature diminue la dépression et les émotions négatives, rend de meilleure humeur, réduit la fatigue, donne de la vitalité et améliore l’attention. »

Je suis un passionné de camping sauvage et organisé depuis plus de 60 ans. Je planifie ma destination, j’accroche ma mini-roulotte à ma voiture et je pars. Je voyage seul 90 % du temps. J’ai parfois des amis qui se joignent à moi, mais je n’attends après personne pour partir. J’ai besoin de ma liberté et je n’ai pas peur de la solitude. J’aime le silence et marcher en forêt. C’est en nature que je suis le plus heureux. Je ne m’ennuie jamais ! L’hiver, je prépare mes pots Masson pour être prêt à partir dès le mois de mai. J’aime la vie… et j’aime la vivre !

Jacquelin Beaulieu
93 ans

POINT DE VUE D'EXPERT...

Serge Cantin, enseignant en philosophie à l’université du Québec de Trois-Rivières et spécialiste de l’œuvre du sociologue québécois Fernand Dumont, nous indique que « La transmission culturelle a pour fonction essentielle d’humaniser le petit de l’homme, d’en faire un homme à son tour. Aussi, il n’y a pas de société humaine sans transmission culturelle. » Pour les Premières Nations, cette notion est depuis longtemps essentielle : « Les aînés étaient les points de repère du groupe, la porte d’accès à la mémoire vive de la communauté. (…) Ils transmettaient littéralement le savoir », explique Adéline Basile, directrice Habitation et Immobilisation au Conseil des Innus d’Ekuanitshit.

Le plaisir d’écrire pour déposer sur papier mes souvenirs, mon histoire m’est revenue depuis quelque temps. J’ai toujours aimé les langues, la traduction et rédiger de petites histoires, des réflexions, mes états d’âme. Bien choisir les mots, nuancer le propos, c’est une passion. Je le fais sans pression : je n’ai pas de désir ambitieux, pas le souhait de publier… simplement de me rappeler. Je retrouve celle que j’étais avant le tourbillon des responsabilités professionnelles, des obligations familiales. Je possède des notes relatives à la généalogie et la petite histoire de la famille. Revisiter le passé sert parfois de tremplin pour poursuivre… pour transmettre. Et c’est par l’écriture que j’aime le faire.

Nicole Garneau
72 ans (à la fin mars)

Vieillir, c’est recommencer.

« Après avoir vécu une grande épreuve, j’ai vendu ma maison et emménagé en résidence. J’ai recommencé à vivre… à 71 ans ! Je me suis fait des amis et j’ai trouvé l’amour ! Je me suis aussi impliquée dans toutes sortes d’initiatives de bénévolat. Tout ça a fait un grand bien à mon moral en m’empêchant de trop réfléchir. J’ai même mis sur pied une activité où j’enseigne le tricot à quelques personnes. Mon copain vient s’asseoir avec nous et on rit beaucoup parce qu’il aime nous taquiner. Ma vie a repris un sens grâce au fait d’être entourée de toute cette joie ! »

Lisette Verreault

79 ans


Vieillir, c’est positiver.

« Je suis une personne très résiliente et positive. J’ai horreur du négativisme. Pourquoi voir le pire d’une situation ? Il y a aussi le mieux ! Je pense que si je suis parvenue à être aussi en santé et heureuse à mon âge, c’est que je ne me suis jamais apitoyée. Ce qu’on a dans la tête, ça se reflète sur notre physique. J’aime rire aussi ! Avec ma sœur, qui est ma meilleure amie, c’est toujours joyeux. On sait que notre conversation téléphonique est terminée quand on commence à dire trop de niaiseries ! Je tente de vivre au moment présent. L’attitude positive, c’est la clé pour affronter la vie ! »

Louise Fortier

85 ans

Vieillir, c’est un processus unique, personnel à chaque individu.
Vieillir, c’est vivre comme nous avons toujours vécu…

– Organisation mondiale de la Santé (OMS) –

« Je n’ai jamais cessé de vouloir aider les autres. Quand je vois une ambulance, j’ai encore le réflexe de me présenter pour proposer mon aide. Je pense que ça ne s’arrêtera jamais : ma vocation de médecin fera toujours partie de moi. Je suis encore curieuse de connaître les nouvelles avancées médicales. Je me fais d’ailleurs encore solliciter pour des conseils médicaux. C’est normal… et ça me fait tellement plaisir de pouvoir offrir mon soutien. C’est presque égoïste, au fond, parce que quand je parviens à aider quelqu’un, c’est à moi que je fais le plus de bien ! »

Yvette Bonny

85 ans

Vieillir, c’est guérir.

« Par un heureux hasard, une canne blessée à la patte et à l’aile s’est retrouvée dans la cour de notre résidence. Nous l’avons donc accueillie et soignée. Ayant été infirmière toute ma vie, il fut naturel pour moi de participer à son rétablissement. Je la surveillais tous les matins de la fenêtre de mon appartement, à un point tel que je savais lorsqu’elle avait faim ou peur. J’ai peut-être aidé à la guérison de Vasty (nous l’avons baptisée !), mais c’est surtout elle qui m’a guérie du deuil de ma grande amie ainsi que de celui de ma sœur, survenus tout juste avant son arrivée. »

Lorraine Potvin

89 ans

EN ARRIÈRE SCÈNE

Des gens engagés

Le profond engagement de celles et ceux qui se sont impliqués dans ce projet est un témoignage poignant
de l’adhésion des gens aux valeurs humaines et à la sincérité de la cause que nous défendons. 

 

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